Le statut des candidats aux élections professionnelles

Les représentants des salariés qu’ils soient délégués syndicaux ou délégués du personnel au sens large bénéficient d’une protection spéciale une fois élus au cours des élections professionnelles. Cette protection les couvre contre le licenciement, la modification de leur contrat de travail, de leurs conditions de travail, ou du renouvellement de leur CDD, le cas échéant.

Le statut des candidats aux élections professionnelles
Le statut des candidats aux élections professionnelles

Qu’en est-il des candidats aux élections professionnelles ? Sont-ils protégés ? Et si oui, combien de temps ?

Qui est protégé ? Et pendant combien de temps ?

Les représentants du personnel : délégué du personnel, membre élu du comité d’entreprise, délégué unique ou membre du CHSCT sont protégés durant toute la durée de leur mandat, ainsi que six mois supplémentaires à compter de la fin de leur mandat.

Les délégués syndicaux, et représentants de la section syndicale bénéficient d’une protection durant toute la durée de leur mandat et également de 12 mois supplémentaires à compter de l’expiration du mandat (s’il l’a exercé pendant un an minimum).

Les conseillers des prud’hommes sont également protégés pendant la durée de leur mandat et dans les 6 mois qui suivent. Les candidats au conseil des prud’hommes bénéficient aussi d’une protection, qui dure jusqu’à 6 mois à compter de la publication des listes par l’autorité administrative.

Le salarié ayant demandé l’organisation des élections pour les délégués du personnel, le comité d’entreprise ou la délégation unique du personnel, à raison d’un salarié par organisation syndicale ou du premier salarié non mandaté par une organisation syndicale qui a demandé l’organisation d’élection, est protégé pendant les 6 prochains mois.

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Que se passe-t-il lorsqu’un candidat se retire des scrutins entre les deux tours ?

Les juges de la Cour de cassation ont infirmé la décision de la Cour d’appel, dans un arrêt daté du 26 septembre 2012, N° 11-14339. Ils affirment que « l’autorisation de licenciement est requise pendant six mois pour le candidat au premier ou au second tour des élections aux fonctions de délégué du personnel à compter de l’envoi à l’employeur de la lettre du syndicat lui notifiant cette candidature, sans que son retrait ultérieur de la liste à l’occasion du report des élections n’ait d’incidence sur cette protection ».

En d’autres termes, tant que la candidature a été validée et homologuée comme régulière le salarié est protégé pendant les 6 prochains mois, et ce même s’il n’est pas élu.

En pratique : le licenciement est-il possible ?

Dans la pratique, des représentants des salariés ont déjà été licenciés. Mais seul un licenciement pour faute grave, faute lourde, justifié économiquement ou pour inaptitude, et sans possibilité de reclassement rend le licenciement possible.

Quelques exemples

Le fondateur de Zapping de Canal +, Patrick Menais, sentant le vent tourné depuis la prise de pouvoir du groupe par Monsieur Bolloré, s’est présenté en juin 2016 dans le cadre des élections professionnelles. Le 9 juillet, Patrick Menais est mis à pied pour faute lourde, une mise à l’écart de 11 jours calendaires, suivi d’un licenciement. Aujourd’hui la bataille entre les deux hommes ne fait que commencer, ça sera désormais à l’inspection de travail de donner son aval ou non à ce licenciement.

En 2009, un salarié se présente aux élections des délégués du personnel de la société qui l’emploie. Ces élections prévues en avril sont reportées en mai. Entre ces deux dates, la liste des candidats du syndicat présentée à l’employeur a été modifiée et le salarié ne fait plus partie de la liste. Trois mois après (fin aout), le salarié est licencié pour faute grave sans saisine de l’inspection du travail comme la loi l’impose pour les représentants du personnel et candidats aux élections. La société aurait, selon la Cour de cassation du 26 septembre 2012, violé le statut protecteur du salarié, car sa présentation sur la liste du mois d’avril a été jugée régulière. Le salarié bénéficiait d’une protection spéciale pendant 6 mois.

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